Saint Albert le Grand
Église de Migné (Indre)
À Cashel en Irlande, au IXe siècle, saint Albert, évêque, originaire d’Angleterre, devenu pèlerin pour le Christ.
Martyrologe romain
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ALBERT LE GRAND ( le bienheureux ), évêque de Ratisbonne naquit en 1193 à Laving en Souabe, et sortait de la noble famille des comtes de Bollstat. Après avoir fait d'excellentes études à l'université de Padoue, il entra, vers l'an 1222, dans l'ordre de Saint-Dominique. Il professa d'abord la théologie à Cologne, et vint exercer la même fonction à Paris, en 1245. Il avait reçu le grade de docteur dans cette dernière ville, lorsqu'en 1249 il retourna à Cologne, où il eut pour collègue, dans l'enseignement de la théologie, saint Thomas-d'Aquin qu'il avait eu pour élève et dont il avait prédit la future illustration. Élu provincial d'Allemagne dans le chapitre de son ordre, tenu en 1254 à Worms, il visitait les couvents à pied et vivant d'aumônes sur sa route.
Le pape Alexandre IV l'envoya ensuite en Pologne, pour obtenir l'abolition de certaines coutumes barbares qui souillaient quelques localités, et qui consistaient à mettre à mort les enfants difformes et les vieillards décrépits. Appelé à Rome par le même pape en 1255, il y soutint la cause des religieux mendiants contre les docteurs séculiers de l'Université de Paris. Devenu maître du sacré palais, il expliqua à Rome l'Évangile selon saint Jean et les Épîtres canoniques.
Au chapitre général de son ordre, tenu à Valenciennes, il fut nommé commissaire avec saint Thomas-d'Aquin, saint Pierre de Tarentaise et deux autres dominicains, pour rédiger un nouveau règlement des études. Il avait refusé plusieurs dignités ecclésiastiques, par humilité, car ses vertus égalaient sa science; mais le pape lui fit enfin accepter l'évêché de Ratisbonne, qu'il administra, pendant trois ans, avec beaucoup de zèle et de capacité. Mais les soins de l'épiscopat ne lui laissant pas assez de temps pour l'étude qui était devenue pour lui comme un besoin, il parvint à faire agréer au pape sa démission, et il se retira dans le couvent de Cologne pour y reprendre sa chaire de professeur et ses travaux d'écrivain. Il donna aussi des cours publics sur la religion à Hildesheim, à Strasbourg et en d'autres villes, et prêcha en Allemagne et en Bohême la croisade de 1270.
Le pape Innocent IV l'avait appelé au concile général de Lyon en 1274, mais quelques auteurs doutent qu'il ait pu s'y rendre ; du moins on ne trouve aucun monument qui fasse mention de sa présence dans ce concile. On rapporte que quelques années avant sa mort, dans une leçon publique, il perdit subitement la mémoire, effet qu'on attribue à la sainte Vierge, pour laquelle il avait toujours eu une tendre dévotion et qui, en lui faisant oublier toutes ses notions sur les sciences, voulait qu'il s'occupa exclusivement des choses de Dieu, pour mieux le disposer au passage de l'éternité. Il mourut à Cologne, le 5 novembre 1280 à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Le surnom de grand lui a été donné à cause de l'immensité de son savoir et de la pénétration de son esprit. Ses œuvres, en vingt-un volumes in-folio renferment des commentaires sur Aristote sur les livres attribués alors à saint Denis l'aréopagite, et sur le maître des sentences et renferment une espèce d'encyclopédie sur toutes les sciences alors connues. En 1622, il fut proclamé bienheureux par le pape Grégoire XV, et l'on célèbre sa fête à Ratisbonne, à Cologne et dans l'ordre des dominicains, le 15 novembre.
Dictionnaire hagiographique de l’abbé Pétin